Laurent Aigon et Jean-Paul Dupuy : Leurs home cockpits !


Découvrez les témoignages de Jean-Paul Dupuy (alias Polo), constructeur d’un home cockpit d’Airbus A320 et Laurent Aigon, constructeur d’un cockpit de Boeing 737 NG.


 Depuis combien de temps vous avez vos home cockpits ?

Home cockpit A320
Airbus A320 de Polo

► Laurent : Ça fait 10 ans que je l’ai commencé et 5 ans qu’il est presque fini. Polo en est à 3 ans et demi d’exploitation. 

 

 

 

 

 


Comment est-ce que ça s’est passé avec vos proches ?

► Laurent : Ça a d’abord été une réflexion avec ma compagne parce qu’on ne peut pas imposer ce genre de choses comme ça. On a discuté, défini des règles de base à suivre et à maintenir, dès la première seconde où je lui en ai parlé, elle a vu mes yeux briller quand je lui ai parlé de home cockpit et elle avait suffisamment d’amour pour moi pour me dire «OK Vas-y car c’est ça que tu veux faire, je le sens bien, je serai très heureuse que tu puisses accomplir ton rêve».


Quels matériels et fournisseurs ?

Overhead panel► Polo : Principalement du OpenCockpit pour certains éléments et tout ce qui est la partie cartes sioc, des cartes qu’on utilise pour relier tous les câbles en USB sur l’ordinateur. Les autres fournisseurs sont CockpitSonic pour toute la partie overhead, panneaux centraux et le MIP, c’est à dire tout ce qui est levier du train d’atterissage, auto-breaks.Tout ce qui est software pour faire tourner le simulateur c’est JEEHELL, un logiciel gratuit. Le logiciel qu’utilise Laurent est Prosim.

► Laurent : Les fournisseurs sont du monde entier, ce sont des sites spécialisés qui fournissent des pièces de simulateur. Il y avait une partie de câblage importante, et comme lui et moi on n’est pas fortunés il y avait deux possibilités : soit on achetait tout câblé mais ça coûte très très cher, soit on achète que les panels et on rajoute les boutons, les diodes etc. On a donc fait tout les câblages.
En logiciel il y a aussi FSUIPC, teamviewer, webFS

câblage du home cockpit


Est-ce que vous achetez les pièces une par une ?

► Laurent : Ce n’est pas vraiment comme ça. Quand tu montes un simulateur, l’idée c’est de faire un cahier des charges, la partie la moins intéressante. Ce qu’il faut réellement sur le papier c’est :

– Comment tu vas le construire
– Comment il va s’inscrire dans la pièce où tu vas l’installer

Il est inutile de commencer par l’overhead panel si tu n’as pas le bas. Ça ne se fait donc pas pièce par pièce mais étape par étape, sachant que chaque pièce que tu construis ou que tu achètes va te permettre d’avancer progressivement de l’abandon du clavier vers le 100% mécanique. Tu vas commencer par ce qui te permets de voler vers ce qui va apporter le confort et optimiser ton vol.

Manette des gazC’est un peu l’erreur des débutants qui veulent tout, tout de suite alors qu’on peut y aller par étapes.

Pour la manette des gaz du cockpit de Polo, c’est une pièce extrêmement rare à trouver et très cher, on a décidé de la fabriquer, ce qui ne nous a pas coûté bien chère. On a carrément démonté un ancien joystick et avec une roue d’aspirateur on a fait le trim… Et finalement on est arrivé à  un résultat supérieur à ce qu’on espérait.

 


Est-ce que vous avez reçus de vrais pilotes sur vos simus ?


► Polo :
J’ai beaucoup d’amis pilotes qui sont passés chez moi. J’ai aussi eu des élèves pilotes qui sont passés mais uniquement pour voir car le mien n’est pas fait pour être utilisé en instruction. Je ne suis pas qualifié d’une part et encore moins mon simulateur. J’ai beaucoup de fans qui sont passés me voir aussi, des jeunes, et aussi un copain qui vient d’entrer à l’ENAC (École Nationale de l’Aviation Civile).

plan large du cockpit► Laurent : Oui, des pilotes chevronnés. Dans mon entrepreneuriat et ma future boîte de simulateur, il a fallu que je fasse des commissions qui avaient pour but de vérifier que ce que je faisais était conforme à la réalité et faire venir des experts. J’ai eu un instructeur de vol qui est venu me voir pour tester mon matériel et était impressionné, un pilote chevronné de chez Air France qui devait rester une demi heure mais qui est resté l’après-midi, et pas mal de futurs pilotes qui sortaient de l’ENAC et avaient besoin de faire de la familiarisation, c’est à dire que quand un pilote doit se présenter à une compagnie, ils ont du simu à faire  et ont besoin de se préparer. Dernièrement j’ai reçu 2 pilotes qui allaient intégrer Ryanair et Norwegian. Ils sont venus se remettre dans le bain du Boeing 737.


Combien ça a coûté ?


► Polo :
J’ai mis à peu près 1500€ et Laurent le reste pour un total de 4000€, mais on a eu de la chance, car un ami commun pilote professionnel, qui avait un simu d’A320, nous a téléphoné l’année dernière pour nous dire qu’il nous cédait un overhead complet, câblé, et finalement on est repartis avec l’overhead, le pedestal, le MIP et les ordinateurs pour le même prix ; une chance de malade !

MCDU

Ce qui est bon à signaler, c’est que Laurent s’est occupé à 99% de mon simulateur, et des copains du surf club se sont cotisés pour mes 70 ans et m’ont offert un MCDU, l’ordinateur de vol.

► Laurent : Le mien m’est revenu à 35’000€. J’ai toute la structure interne et externe, les deux postes complets, et il m’a fallu acheter les logiciels professionnels. Le moindre des logiciels coûte entre 12’000 et 13’000€. Le reste c’est toute la structure, toutes les cartes… Mon cockpit est archi-complet, c’est un autre niveau.


Vos simulateurs sont-ils officiels ?


Laurent et polo► Laurent :
Non, aucun n’est certifié, ce sont seulement 2 simulateurs de vols, dont l’un est plus abouti que l’autre. Le mien a 99% des fonctions actives alors que celui de Polo se situe aux alentours de 70 – 80%. En terme de performances les deux sont très proches de la réalité. La base même de ces projets c’est de pouvoir faire partager, dans la mesure de nos moyens et de nos disponibilités les cockpits. On ne se considère pas comme deux geeks devant les écrans mais au contraire comme étant dans un partage avec la communauté.


Est-ce que vous en faites toujours autant ?

Pilote aux commandes► Polo : Moi oui parce que j’ai le temps mais Laurent bosse. Dès que j’ai le temps je me fais un petit vol.

► Laurent : Comme je suis saisonnier et que j’ai beaucoup de travail, je m’en sers beaucoup moins l’été mais quand j’ai fini fin septembre, je recommence à voler pratiquement tous les jours. Je vole pour des compagnie aérienne virtuelle,  Air France virtuel en ce moment et je vole pour air Algérie.


Un mot pour la fin ?

► Laurent : Pour moi l’aventure continue puisque si tout se passe bien, en Janvier 2019 je monte ma boîte de simulation à Merignac, avec un 737NG et un petit cessna pour faire du vol IFR ou VFR.

► Polo : Personnellement quand le simu sera définitivement complet, je pense me monter en auto entrepreneur, le but est de faire découvrir l’environnement d’un cockpit d’airbus pour un public néophyte.

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