Il y a 23 ans, un Boeing 767 s’écrasait après avoir été détourné

Cet accident s’est passé il y a 23 ans, le 23 novembre 1996.

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Ce jour-là, le vol ET961 d’Ethiopian Airlines, opéré en Boeing 767, décolle de l’aéroport d’Addis-Abeba et avait pour destination Nairobi, au Kenya. 20 minutes après le décollage, 3 passagers se lèvent et se précipitent en direction du poste de pilotage. Ils menacent de faire exploser une bombe.

Dans le cockpit, la situation se tend rapidement, puisque le co-pilote est éjecté vers la cabine, et un pirate prend sa place. Il ne reste plus que le commandant aux commandes, et il lui est demandé de se dérouter vers l’Australie. Le problème, c’est que l’avion ne peut pas s’y rendre. Le commandant explique aux pirates qu’ils n’ont pas assez de carburant, mais les pirates insistent, car sur un magazine présent dans l’avion, il est indiqué que l’appareil peut voler durant 11 heures, suffisant selon eux pour rejoindre l’Australie.

Ce que les pirates de l’air ignorent pourtant, c’est que les pilotes ne font jamais le plein de carburant si la distance à parcourir ne le nécessite pas. Malgré ses tentatives d’explications, le commandant de bord ne parviendra jamais à les convaincre, et met désespérément le cap vers l’Australie.

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Reconstitution du pilote aux commandes

Toujours en communication avec le contrôle aérien, le pilote fait part de la situation. Les contrôleurs sont déroutés quand ils comprennent que le commandant n’a d’autre choix que mettre le cap vers l’Australie. Le contrôleur aérien en poste tentera plusieurs fois de leur proposer un déroutement pour faire le plein, et ensuite repartir. Mais le commandant est contraint de refuser encore et encore… Il n’a pas le choix.

Ce qui devait arriver arriva

Un peu plus de 2h après la prise d’otage, une alarme se déclenche indiquant une réserve faible de carburant. Les pirates ne sont toujours pas convaincus et insistent pour poursuivre le vol. Le moteur droit finit par s’éteindre peu de temps après. L’avion ne pouvant se maintenir sur 1 seul moteur a cette altitude, descend. Mais les pirates ne l’entendent pas de cette oreille et la tension commence à monter. Ils exigent de maintenir l’altitude et poursuivre le vol. Evidemment, le moteur 1 ne tiendra pas bien longtemps non plus, et s’éteint très rapidement.

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Moteur 2 d’un Boeing 767

A ce moment, l’avion plane, il n’y a plus une goutte de carburant. La situation est désormais dramatique, mais les pirates s’obstinent encore : Ils ordonnent au commandant de ne pas descendre ! C’est impossible, mais ils insistent encore et encore pendant de longues minutes.

En cabine, c’est la panique ! Les passagers se préparent à amerrir. Certains gonflent leur gilet, chose à ne pas faire pour ne pas flotter dans la carlingue une fois que l’avion aura touché l’eau… Alors des membres d’équipage les aident à les dégonfler, mais il y a beaucoup de passagers en panique, et tous ne suivront pas ces conseils, ce qui leur coûtera la vie après avoir survécu à l’impact. Le pilote quant à lui, adapte sa trajectoire pour rester le plus proche possible des côtes, accessibles plus facilement aux secours quand ils s’écraseront.

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Trajectoire du vol avant l’impact

Dans le cockpit, le dialogue de sourds continue :

Pirate : Arrête ça ! Tu vas voir, je vais finir par te tuer
Pilote : Tue-moi quand tu veux
Pirate : C’est fini !
Pilote : Je suis un homme mort, c’est tout. Je ne vais pas me laisser faire, mieux vaut me tuer. Je suis de toute façon un homme mort, qui pilote un avion sans carburant…

Moins de 2 minutes avant le crash, le co-pilote retourne dans le poste de pilotage, donner le coup de main de la dernière chance au commandant qui lutte avec sang froid depuis la prise d’otage. Au large des Comores, l’avion finit par percuter l’eau de l’aile gauche, puis se disloque en 4 morceaux. Sur 175 personnes à bord, 125 sont mortes. Le commandant et le co-pilote font partie des survivants.

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Empennage de l’avion dans l’eau

Comment cela a-t-il été possible ?

A cette époque, les cockpits n’étaient pas fermés à clé, et n’importe qui pouvait y pénétrer. Ce n’est qu’après les terribles attentats du 11 septembre 2001 que les cockpits seront verrouillés, et les portes blindées pour empêcher toute effraction. Depuis, les détournements d’avions se sont fortement raréfiés.

Enfin, il est bon à savoir que certaines compagnies aériennes disposent à bord d’agents de sécurité, camouflés en passagers. On appelle ces hommes des Sky marshals. Ils peuvent être armés ou non, et amenés à intervenir en cas de force majeure à bord. Ni les pilotes, ni le personnel cabine ne connaissent leur identité… De vrais caméléons !

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Sky Marshal en entraînement

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