Immersion au cœur du métier de PNC

Aujourd’hui, nous vous proposons de plonger au cœur du métier de PNC au travers du regard d’un jeune steward.

Pour des raisons de confidentialité, les images d’illustration sont non contractuelles.

Qui es-tu ?

Je m’appelle Dorian, je suis un passionné d’aviation depuis plus de 10 ans, et je rêve de devenir pilote de ligne. J’ai commencé à exercer le métier de Personnel Navigant Commercial (PNC) il y a 5 ans, à l’âge de 19 ans.

En quoi consiste ton job ?

Le métier de steward/hôtesse de l’air (ou PNC) consiste principalement à assurer la sécurité des passagers à bord de l’avion. Nous sommes les garants de la sécurité en cabine, et sommes formés pour faire face à tout type d’événement pouvant survenir à bord. Il s’agit là de notre mission principale, souvent inconnue ou mésestimée du grand public.

Notre seconde fonction, bien plus connue du grand public, consiste à veiller au confort des passagers, notamment en effectuant le service de bord et en répondant du mieux possible aux différentes sollicitations des voyageurs.

Passagers d'un avion

Faut-il être un passionné d’aviation pour faire ce métier ?

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’être passionné d’aviation pour faire ce métier, bien que ce soit un avantage. Je pense cependant qu’il faut au moins être passionné par le métier et/ou le secteur de l’aérien/du tourisme/du voyage. Beaucoup de PNC vous le diront, ce n’est pas un simple métier mais plutôt un style de vie. Je pense qu’exercer un tel métier sans passion se voit (aux yeux des passagers, aux yeux des collègues) et est difficilement faisable pendant de nombreuses années.

Quels sont les conditions pour devenir PNC ?

Les prérequis peuvent varier selon les compagnies, mais les principaux sont les suivants :

  • Etre majeur (18 ou 21 ans selon la nationalité de la compagnie) ;
  • Savoir nager ;
  • Parler assez bien anglais (les exigences varieront selon les compagnies, mais il faut au moins savoir se débrouiller) ;
  • Posséder le CCA. Le CCA (Cabin Crew Attestation) est le « diplôme » de PNC, qui peut se passer dans des organismes de formation agréés par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). Cette formation se décompose en deux phases, une phase théorique et une phase pratique, et coûte généralement autour de 2000€ (le prix varie selon les écoles).
    Il est bon de noter que toutes les compagnies n’exigent pas le CCA lors du recrutement : certaines (très souvent des compagnies étrangères) peuvent vous former au CCA si vous êtes sélectionnés. Vous pourrez être amenés à payer la formation sous forme de saisies sur salaire pendant quelques mois, ou la compagnie pourra vous former gratuitement, à condition que vous vous engagiez à rester avec eux pendant un certain nombre de mois au minimum.

Pour ma part, ma compagnie m’a formé gratuitement au CCA en échange d’une durée de service minimale.

Passagers qui embarquent
Embarquement de passagers
Quels sont les avantages et inconvénients ?

Chaque PNC pourra percevoir toutes ces choses différemment (surtout selon la compagnie dans laquelle il travaille), mais je vais ici parler de mon expérience dans ma compagnie. Je dirais que le salaire et l’ambiance au travail sont de gros avantages. Le travail n’est pas particulièrement difficile, mais il peut être très éprouvant, ce qui nécessite un bon rythme et une bonne hygiène de vie.

Les horaires sont très variables et souvent décalés, et les journées peuvent être très longues. Il ne faut pas avoir peur de se lever à 3h pour aller travailler ou de débaucher à minuit, ni de travailler pendant plus de 10h. A côté de ça, nous avons beaucoup de jours de repos et de vacances, donc j’estime que cela compense bien.

Côté forme physique, il faut tout simplement être en forme (pas la peine d’être un athlète), mais nous sommes amenés à porter, pousser, tirer des charges plus ou moins lourdes à longueur de journée, et nous subissons de grosses variations de pression plusieurs fois par jour qui mettent le corps à rude épreuve.

Démonstration de sécurité
Démonstration de sécurité d’un steward
Quelle est ta journée type ?

Une journée type, pour ma part, se déroule comme ceci.

Je me rends à l’aéroport environ 1h15 avant le départ du vol, puis je me dirige vers la crew room, dans laquelle je dois être 1h avant le départ du vol. Ce moment marque le début de ma journée de travail. Je participe tout d’abord à un briefing, avec mon/ma chef de cabine ainsi que mes deux autres collègues, durant lequel nous abordons les nombres de passagers attendus, les spécificités de l’avion, la présence ou non de bébés ainsi que de passagers à particularités, des procédures de sécurité ainsi que les positions que nous souhaitons prendre pour la journée (il y a 4 positions de PNC dans l’avion, chacune correspond à des tâches bien précises et à une zone de travail pour les tâches de sécurité.

Le/la chef de cabine a toujours la même position – logique – et les 3 autres PNC se partagent les positions restantes)…

Briefing d'équipage
Briefing d’un équipage

Nous rejoignons ensuite notre commandant de bord ainsi que notre officier pilote de ligne, qui ont fait leur briefing pendant ce temps, afin de faire le point tous ensemble sur les temps de vol, les conditions météorologiques attendues, les éventuels problèmes (mineurs, sinon l’avion ne serait pas utilisé) cosmétiques ou techniques connus de l’avion… Nous nous rendons ensuite à l’avion, effectuons chacun nos vérifications de sécurité.

Il est déjà l’heure d’accueillir nos premiers passagers. Selon la position de travail obtenue pendant le briefing, je serai soit au galley arrière, afin de souhaiter la bienvenue aux passagers, soit en cabine, afin de les assister pour trouver leur siège ou de la place pour les bagages… Fin de l’embarquement, nous fermons les portes, puis les armons juste avant le repoussage. Le chef de cabine effectue son annonce de bienvenue à bord, puis nous procédons à la démonstration des consignes de sécurité. Nous vérifions ensuite que la cabine est sécurisée, puis allons nous asseoir pour le décollage.

Décollage d'un avion
Décollage d’un avion à Bordeaux

Peu de temps après le décollage, nous nous levons de nouveau afin de commencer à préparer les trolleys (chariots) pour le service de bord. Parfois très court, parfois très long, sa durée est très variable. Tout au long du vol, nous nous assurons que tout se passe bien à bord (de manière très globale).

Une quinzaine de minutes avant l’atterrissage, nous préparons la cabine puis nous asseyons de nouveau pour l’atterrissage. Le chef de cabine fait l’annonce de bienvenue à destination, pendant le roulage, puis nous nous garons. Ouverture des portes, et hop, début du débarquement. Dès la fin du débarquement, nous avons 8 minutes pour préparer la cabine pour l’embarquement du vol retour. Dès le début de l’embarquement, tout se passe de la même façon jusqu’au dernier vol de l’avion ou une relève équipage. Tout le monde rassemble ses affaires, on débriefe si quelqu’un a quelque chose à dire ou s’il y a un événement particulier, puis nous rentrons tous chez nous.

Équipage d'un avion

Quels sont les pires et les meilleurs passagers ?

Les pires passagers, globalement, sont ceux qui ne respectent pas nos consignes et nous manquent de respect. Voici certains comportements que je trouve particulièrement désagréables (certains constituent une entrave à la sécurité, d’autres ne font « que » compliquer notre travail – ou le rendre moins agréable) :
– S’énerver de la mise en soute de son bagage cabine est envoyé en soute si les coffres à bagages sont pleins, quand bien même, outre logique, la réservation et le billet indiquent que les coffres à bagage n’ont pas une capacité illimitée ;
– Changer de place sans nous le demander au préalable ;
– Ne pas prêter attention aux consignes de sécurité ;
– Ne pas daigner répondre à nos salutations ;
– Se lever avant l’extinction de la consigne des ceintures ;
– Mettre TOUTES ses affaires dans les coffres à bagages, y compris les sacs qui rentrent parfaitement sous le siège de devant, et le fermer après avoir mis leurs affaires (pensez aux autres passagers, s’il-vous-plaît !) ;
– Avoir ses jambes en plein milieu de l’allée pendant tout le vol.

A l’inverse, un passager qui ne fait rien de tout ça est déjà un bon (voire très bon) passager. Si en plus de ça, il est souriant et agréable, je suis aux anges !

Immersion au cœur du métier de PNC 3

As-tu une anecdote à raconter ?

Il y a quelques mois, je faisais un vol entre le sud de l’Italie et la France, en fin de soirée, et nous étions déjà un peu en retard. Un couple de passagers embarque, puis, une fois à bord, l’homme se met à devenir nerveux, à pleurer, il nous dit qu’il a peur et qu’il veut absolument débarquer. On discute avec lui, il ne change pas d’avis. On le débarque, on remplit la paperasse associée, une fouille est effectuée afin de retrouver son bagage qui est en soute.

Le tout nous fait prendre environ 30 minutes supplémentaires de retard, qui nous empêcheront d’atteindre notre aéroport de destination à cause du couvre-feu de ce dernier (nous devrons donc dérouter). Le plus étonnant dans cette histoire est que la femme a absolument tenu à rester à bord de l’avion. L’homme allait donc rentrer par train le lendemain (un très très long périple) et la femme allait arriver tranquillement chez elle le soir même, sans son mari.

One Comment on “Immersion au cœur du métier de PNC”

  1. Merci beaucoup pour ce témoignage. Vraiment super. Il est vrai que c’est un métier vraiment spécifique. Il faut être vraiment à l’écoute et surtout de nos jours avoir une très grande tolérance.

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