Sécurité civile : Le crash de trop

Lundi noir pour la sécurité civile, qui vient de perdre un hélicoptère ainsi que 2 de ses hommes, la nuit du 1 au 2 décembre 2019. Le Dragon 30 avait décollé de sa base à Marignane dans la soirée, quand les signaux radio et radar ont été perdus.

A bord, se trouvaient 2 membres de la sécurité civile (le pilote et son mécanicien de bord), mais également un pompier du SDIS 13. L’appareil s’est écrasé sur une colline, alors que l’équipage se rendait sur une intervention. La cause de l’accident est encore inconnue. Nous en saurons sûrement un peu plus dans les jours à venir.

Hélicoptère de la sécurité civile
Un EC-145 de la sécurité civile

Une précédente tragédie survenue en 2009

Nous avons encore en souvenir l’accident du Dragon 2B, survenu en corse le 25 avril 2009. 2 membres d’équipage, un médecin du SAMU ainsi qu’une femme enceinte ont péri dans cet accident.

Ce jour-là, les conditions météorologiques se sont rapidement dégradées. Perte de visibilité, fort vent, turbulences…  Le commandant s’était rabattu sur ses instruments, mais cela n’a pas suffi. Désorienté, il a perdu le contrôle de son BK 117-C2 et heurté un rocher à pleine vitesse.

Bout d'épave du Dragon 2B
Bout d’épave du Dragon 2B

Des missions de service public par tous temps

De jour comme de nuit, par beau temps comme mauvais temps, les équipes de la sécurité civile interviennent en hélicoptères sur tous types de missions. Parmi leurs missions on y retrouve par exemple :

  • Soutien et reconnaissance lors d’incendies de forêt
  • Sauvetage en mer, forêt, montagne
  • Sauvetage lors d’inondations
  • Transport héliporté lors d’accidents de la route
  • Transfert interhospitalier de patients

Les 32 hélicoptères assurent environ 18.000 heures de vol chaque année, et en 2018, ce sont 17.000 personnes secourues en missions.

La sécurité civile à la peine

De 32 EC-145 en service, la sécurité civile n’en compte désormais plus que 31. Et cette situation est loin d’être acceptable pour ce service indispensable aux populations, déjà en proie aux difficultés. Cet été, le journal Le Point dédiait un article aux difficultés rencontrées par la sécurité civile. Parmi les points cités dans cet article, la sécurité civile déplore la fermeture de 4 bases cet été, une « concurrence » aberrante d’héliSMUR privés parfois mobilisés inutilement en doublon, ou encore une flotte non renouvelée et vieillissante dont la maintenance pose parfois problème.

Enfin, un peu plus tôt dans l’année, le désormais ex-directeur général de la gendarmerie nationale Richard Lizurey pointait du doigt les missions de secours aux populations effectuées par les hélicoptères de la gendarmerie. Selon lui, les moyens aériens doivent évoluer, et le secours aux populations doit céder sa place aux missions de sécurité publique.

Rappelons que les gendarmes sont parfois mobilisés sur du sauvetage en mer, mais également en montagne. Ces services sont-ils spécifiquement visés ? Il apparaît évident qu’une réduction de ces opérations ne ferait que peser sur la sécurité civile, qui pouvait jusqu’alors se passer de certaines interventions. Nous devrions en savoir un peu plus en 2020.

Hélicoptère de la gendarmerie en vol
Gendarmes en démonstration de sauvetage en mer

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