Bordeaux : Un Airbus A310 de l’Armée de l’air interrompt son décollage suite à une défaillance

Airbus A310 escorté par les pompiers de l'aéroport

Ce Lundi 29 juin vers 22:00, un Airbus A310 du COTAM (Commandement du transport aérien militaire) a interrompu son décollage quelques secondes après s’être élancé sur la piste 23 de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

L’avion sortait d’une Check C de plusieurs semaines. La check C est une maintenance qui a, en général, lieu tous les 12 à 18 mois sur les avions et permet d’inspecter assez profondément la structure et de nombreux composants importants de l’avion.

Une procédure normale

Cet arrêt décollage n’est pas un événement extraordinaire en lui-même. C’est avant tout une procédure de sécurité. En effet, lors d’un décollage, l’on vérifie plusieurs paramètres.

  • Le premier est celui de la puissance. Lorsque je mets les gaz à fond, la puissance affichée est elle normale ?
  • Vient ensuite la vérification des paramètres moteurs et des alarmes sur les écrans. Une alarme est plus susceptible de se déclencher lorsque les moteurs tournent à plein régime qu’au ralenti. Les différents paramètres moteurs doivent également être cohérents.
  • Enfin, on vérifie et on compare la vitesse indiquée sur les instruments des deux pilotes. Une défaillance du système de mesure de vitesse peut s’avérer mortelle en vol, en particulier de nuit.

Si, lors de l’une de ces 3 étapes, un paramètre n’est pas correct, on interrompt le décollage. Dans le cas de notre A310, une alarme semble en avoir été la cause.

Airbus A310 de l'armée de l'air

Pompiers ne rime pas avec gravité

Les pompiers ont été dépêchés sur place. En effet, lors d’un arrêt décollage, on freine en général assez fort afin d’immobiliser l’appareil au plus vite.

Les freins sont des freins à disques, certes différents de ceux des voitures, mais le principe de fonctionnement est similaire. Cela implique un fort échauffement lorsqu’ils sont intensément sollicités. C’est la raison pour laquelle les pompiers ont été demandés par le commandant, par précaution, après avoir atteint une température de 420°C.

Un échauffement extrême des disques n’est jamais à prendre à la légère, car cela peut être à l’origine d’un incendie. C’est la raison pour laquelle, lors de certains atterrissages d’urgence, vous voyez parfois les pompiers asperger les roues des avions dès que ceux-ci sont immobilisés sur la piste.

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Que s’est-il passé ?

Il s’agissait d’un problème du Flight Warning Computer, le système informatique qui centralise les différentes alarmes de l’avion. D’après les pilotes, il aurait déclenché des alarmes intempestives sans véritables pannes.

L’appareil est donc resté une petite dizaine de minutes sur le taxiway le temps que les freins refroidissent, avant d’être escorté par les pompiers, puis tracté jusqu’à Sabena pour la rapide inspection d’une équipe technique.

Quelques photos prises sur place :

 

Airbus A310 de l'armée de l'airAirbus A310 de l'armée de l'air

Vidéo prise par un autre spotter de l’autre côté :

L’équipage redécollera finalement moins d’une heure après cet incident sans gravité à destination de Paris Charles-de-Gaulle. Enfin, pour la petite anecdote, comme sur de nombreux avions de la gamme Airbus, les A310 peuvent être équipés en option de ventilateurs pour aider au refroidissement des freins.

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