Issues de clichés, de remarques innocentes ou encore par la méconnaissance de l’aviation, nombreuses sont les raisons qui font que des remarques puissent irriter les pilotes. Naturellement, tout ceci est à prendre avec légèreté. On ne peut blâmer l’ignorance de ceux qui ne sont pas familiers du domaine.
Voici donc notre top 11 des remarques que les pilotes ont tous, ou presque, déjà entendu… Et qu’on ne supporte plus !
1. Piloter c’est un loisir de riche
Piloter est un loisir qui peut coûter cher, mais qui reste accessible à tous quand on s’en donne les moyens.
Par moyens, j’entends les moyens humains, mais bien évidemment financiers aussi. Il serait faux de dire qu’il n’existe pas de situations plus favorables que d’autres. Toutefois, nombreux sont ceux qui ont atteint leurs projets personnels et professionnels dans l’aviation en ayant fait des heures supplémentaires, enchaîné plusieurs travails, ou encore suite à des économies faites sur plusieurs années.
Il ne faut pas oublier aussi que la majorité des pilotes professionnels sont arrivés à leurs fins à l’aide de crédits sur 10 ou 15 ans, sans avoir forcément de parents aisés ni une quelconque aide.
Il est bien faux de croire que tous ceux qui font de l’aviation un loisir ou leur métier sont nés avec une cuillère dans la bouche. Et c’est même insultant envers ceux qui se sont démenés pour y arriver. La seule chose à garder en tête, c’est qu’avec de la volonté, tous les rêves sont possibles.
2. Tu conduis des avions ?
Est-ce que j’ai vraiment l’air de faire ça ?
Non.
3. Tu aimes t’envoyer en l’air ?
Avec le petit rire beauf qui va bien… On se passera de commentaires.
4. Les pilotes de ligne ne font rien pendant le vol
Un vol représente beaucoup de préparation. Un avion se configure, se surveille, se contrôle dans plusieurs phases, et les communications radio ne se font pas toutes seules non plus.
Le métier de pilote de ligne aujourd’hui est, certes, moins complexe que dans les années 40 grâce à l’automatisation des systèmes, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’ils passent la journée à appuyer sur 2 boutons.
Le pilote automatique ne fait pas tout à la place des pilotes, loin de là. L’humain interagit bien plus avec la machine que peuvent le penser certains.
5. Pour être pilote, il faut être très fort en maths
C’est sûrement un des plus gros clichés qui puisse exister sur l’activité de pilote. Que ce soit pour du loisir ou dans un cadre professionnel, un mauvais niveau scolaire en mathématiques n’est pas un obstacle.
Si vous savez effectuer quelques calculs simples, il n’y a aucune raison d’échouer. Combien de grands pilotes de ligne vous diront qu’ils avaient 6 de moyenne en maths au collège et 4 au lycée.
La seule matière dans laquelle il faut être doué, c’est la motivation. Par contre elle ne s’apprend pas à l’école.
6. Oh tu es pilote privé ? Donc tu voles sur des jets et tu transportes des riches ?
Il faut dire que le terme de PPL (Private Pilot Licence = Licence de pilote privé) ne porte peut-être pas très bien son nom. Un pilote privé est un pilote qui exerce à titre de loisir sur un avion de tourisme, dans un cadre privé, et sans être rémunéré pour ses vols.
Il existe une licence un peu plus restrictive et plus simple à obtenir que le PPL, il s’agit du LAPL (Light Aircraft Pilot Licence = Licence de pilote d’avion léger). Elle est peut-être un peu plus logique dans son appellation.
Pour pouvoir piloter des jets d’affaires, il faut obtenir une licence bien plus élevée qui nécessite aussi des connaissances plus poussées, et qui autorisera entre autres d’être rémunéré. À cela doivent s’ajouter des qualifications diverses et variées pour pouvoir voler sur un type de machine précis, de nuit, sur avion multimoteur, vol aux instruments, etc.
Le parcours pour y parvenir est bien plus long, complexe, mais est aussi très coûteux.
7. Ah donc tu as passé ton permis avion ?
On parle bien de permis moto, permis voiture ou permis bateau, alors pourquoi pas un permis avion ?
Les pilotes possèdent plutôt une licence. Il en existe plusieurs types qui permettent plus ou moins de choses. On y retrouve également des qualifications associées qui peuvent offrir plus de privilèges quant aux conditions du vol ou au type de machine.
8. Si j’ai besoin de partir en vacances du coup tu pourras m’emmener avec ton petit avion ?
Tu m’as pris pour un taxi à ton service ? Comme si faire un trajet un avion était aussi simple à mettre en œuvre que prendre sa voiture pour aller chez Lidl (le vrai prix des bonnes choses).
Si tu me paies les heures de vol par contre, on peut toujours s’arranger.
9. Les avions ça pollue et ça fait du bruit
C’est typiquement le genre d’arguments qui vient à 95% de ceux qui décident d’habiter proches d’un aéroport pour payer moins cher, et qui se battent ensuite pour faire interdire les aéronefs de vol en raison des nuisances.
Bien entendu que les avions polluent, comme toute activité humaine par ailleurs. Réduire les émissions polluantes et le bruit sont deux des enjeux majeurs de l’industrie du transport aérien depuis fort longtemps.
Entre 2000 et 2020, les émissions du transport aérien ont diminué de 49,3% pour un nombre de passagers-équivalents-kilomètres-transportés. Enfin, les nuisances sonores sont également bien moindres de nos jours malgré l’augmentation du trafic aérien. Les nouveaux avions sont plus silencieux, des couvre-feux sont instaurés dans de nombreux aéroports, et des procédures spécifiques sont sans cesse mises en œuvre dans le but de réguler ces nuisances.
10. « Oui allo la tour de contrôle ici charlie alpha tango on atterrit, terminé »
C’est typiquement le genre de phrase des gens qui se croient drôles en essayant d’imiter les pilotes.
On a juste envie de leur dire qu’ils sont ridicules et d’arrêter de trop regarder les films. Ça ne se passe pas du tout comme ça dans la réalité.
11. Pour être pilote tu devrais faire l’armée
C’est la phrase typique du boomer quand tu racontes tes projets de devenir pilote de ligne… Comme si faire l’armée était une évidence. Et quand tu dis que ça ne t’intéresse pas, on essaie souvent de te convaincre que c’est la meilleure solution avec le seul prétexte que c’est « gratuit ».
Déjà, tout le monde ne veut pas être engagé pendant 10 ans. Ensuite, il faut bien comprendre qu’on ne rentre certainement pas dans l’armée dans l’unique but de devenir pilote de ligne.
D’ailleurs, il est aussi d’usage de dire qu’on ne devient pas un pilote militaire, mais militaire pilote.
Arrêtez de nous poser cette question, c’est fatigant de devoir justifier pourquoi l’on ne veut pas entrer dans l’armée.