Qui n’a jamais regardé un reportage sur les avions, ou tué son temps à regarder des vidéos d’atterrissages filmées depuis un cockpit ? Si vous faites partie de ces gens-là, alors vous avez sûrement déjà entendu des voix robotiques assez froides retentir du cockpit.
Mais quelles sont-elles ?
GPWS
C’est l’acronyme de Ground Proximity Warning System, en Français : Système avertisseur de proximité du sol. Comme son nom l’indique, c’est un système qui prévient les avions des collisions avec le sol.
Ce système informe des dangers à l’aide de différentes alarmes :
Message | Signification |
SINKRATE – PULL UP | Cette alarme retentit quand le taux de descente est trop élevé |
TERRAIN – PULL UP | L’avion s’approche dangereusement du sol |
DON’T SINK | L’avion est trop bas lors du décollage. Elle informe de ne pas descendre |
TOO LOW TERRAIN | L’avion vole trop près du sol. |
TOO LOW GEAR | L’avion est en approche finale et le train n’est pas sorti |
TOO LOW FLAPS | L’avion est en approche et ses volets ne sont pas sortis sur la config adéquate |
GLIDESLOPE | Le taux de descente sur l’approche aux instruments est trop élevé |
BANK ANGLE | L’avion est beaucoup trop incliné dans un virage |
WINDSHEAR | Il y a du cisaillement de vent. Il faut remettre les gaz |
Dans des conditions météorologiques difficiles, orages ou tempêtes par exemple, l’alarme de WINDSHEAR peut retentir.
Les autres alarmes ne sont absolument pas censées sonner lors du déroulement d’un vol normal. Si cela venait à être le cas, il s’agit alors très probablement d’une négligence de l’équipage ou des conséquences d’une panne.
Il faut bien comprendre que les annonces du GPWS avertissent d’un danger imminent. Une réaction rapide de l’équipage est alors indispensable, au risque d’accidenter l’avion.
TCAS
C’est l’acronyme de Traffic alert and Collision Avoidance System, en français : Système d’alerte de trafic et d’évitement de collision.
Le TCAS est conçu pour fonctionner de manière autonome. Il interroge les transpondeurs des aéronefs situés autour et détermine, à partir des réponses reçues, la distance, la direction et l’altitude des trafics voisins.
Le TCAS affiche alors des avis de trafic à l’attention de l’équipage. Si un appareil en conflit n’est pas équipé d’un transpondeur, ou si celui-ci est inactif, le TCAS ne sert alors à rien car l’intrus lui sera invisible. Un TCAS peut surveiller simultanément jusqu’à 30 aéronefs sur un rayon de 25 à plus de 50 km selon le mode de transpondeur.
Ce système est obligatoire dans tous les avions commerciaux de plus de 5.7 tonnes, ou pouvant transporter plus de 19 passagers. Le TCAS a été une véritable révolution dans le monde de l’aviation. Ce petit bijou, couplé au transpondeur de l’avion, permet d’éviter les collisions en plein vol entre les aéronefs. Si deux appareils ont des trajectoires qui risquent d’entrer en conflit, le TCAS de chaque avion retentira et donnera des ordres opposés. Il demandera par exemple à un avion de descendre, et à l’autre de monter.
Si les 2 avions sont équipés d’un transpondeur mais qu’un seul dispose d’un TCAS, seul ce dernier recevra alors des avis d’évitement.
En 2002, un événement assez exceptionnel s’est produit. Un Tupolev 154 et un Boeing 757 sont entrés en collision au-dessus de l’Allemagne alors qu’ils étaient tous deux équipés d’un TCAS fonctionnel.
En se rapprochant l’un de l’autre, dans chaque cockpit, une indication contraire a été donnée (monter pour le Tupolev, et descendre pour le Boeing). Voyant sur son radar les deux avions approcher, le contrôleur aérien a donné aux pilotes du Tupolev l’ordre de descendre, alors que le TCAS leur demandait de monter. Faisant confiance au contrôleur, les pilotes russes se sont alors mis à descendre, exactement comme les pilotes du DHL qui ont suivi leur TCAS. Résultat, les deux avions se sont heurtés et le bilan a fait état de 71 morts.
Depuis cet accident, les pilotes ont pour obligation de suivre les indications du TCAS, et ce, même contre les indications du contrôle aérien.
Après cette légère digression, voyons quelles alarmes le TCAS peut nous délivrer :
Alerte sonore | Signification |
Traffic, traffic | Première alarme qui se déclenche quand un conflit va avoir lieu |
Climb, Climb | Il faut monter |
Descend, descend | Il faut descendre |
Increase climb | Il faut augmenter le taux de montée |
Increase descent | Il faut augmenter le taux de descente |
Reduce climb | Il faut réduire le taux de montée |
Reduce descent | Il faut réduire le taux de descente |
Climb, climb now | Il faut passer de la descente à la montée |
Descend, descend now | Il faut passer de la descente à la montée |
Maintain Vertical speed, maintain | Il faut maintenir le taux de montée actuel |
Level off, level off | Il faut stopper la montée ou la descente et maintenir l’avion en palier |
Monitor vertical speed | Il faut maintenir le taux de montée ou de descente actuel |
Crossing | L’avion que vous évitez vous croise la même altitude |
Clear of conflict | Le conflit est terminé |
Radio altitude Callouts
Quand un avion est en approche finale, on peut entendre dans certains avions une voix retentir prononçant des chiffres, en anglais. Voici un exemple audio, avec les audios mis à la suite des autres. Un avion ne descendrait pas aussi vite évidemment.
Twenty-five hundred – One thousand – Five hundred – Four hundred – Three hundred – Two hundred – Minimums – One hundred – Fifty – Forty – Thirty – Twenty – Ten – Retard Retard – Five
C’est quoi ça ?
Vous avez probablement reconnu les nombres (2500, 1000, 500, 400, 300, 200, 100, 50, 40, 30, 20, 10, 5). Il s’agit là de la hauteur (et non l’altitude) de l’avion, en pieds, par rapport au sol. Cette hauteur est fournie par le radioaltimètre. Il s’agit d’un équipement situé sous l’avion qui envoie des impulsions en direction du sol et calcule le temps qu’elles prennent à rebondir pour déterminer la distance qui les sépare.
- Minimums : Il s’agit de la hauteur de décision. C’est la hauteur à partir de laquelle les pilotes doivent remettre les gaz s’ils n’ont pas la piste en vue. Cette hauteur de décision n’est pas universelle. Elle dépend du type d’approche mais diffère aussi d’un aéroport à un autre. Dans certains avions, on peut entendre la mention Approaching minimums quelques secondes avant le minimums.
- Retard : Cela signifie qu’il faut mettre la manette des gaz au ralenti en vue du toucher des roues.
Bravo pour ce site qui explique clairement les messages dans les cockpits.
Merci pour ce site très explicite et bien détaillé.