Suicide d’un passager d’avion : La presse en plein délire

Un avion s’est posé en urgence sur une plage de Biscarrosse, le mardi 24 août 2021, en fin d’après-midi, après que le passager se soit jeté dans l’océan plein vol.

Comme à son habitude, la presse entière s’est emparée du sujet, pour y raconter tout et n’importe quoi. Regardons plus en détail leurs erreurs, et rectifions la vérité sur les faits.

Les images qui ne correspondent pas

On y est malheureusement habitué maintenant. Toujours horripilant de voir des Unes d’articles représentant un avion sans aucun rapport.

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Chez CNEWS, on fait encore mieux. On invente un type d’aéronef.

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L’avion en question est un Piper J-3 Cub. C’est un avion privé, biplace. Le voici :

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L’avion impliqué dans l’incident du 24 août

L’élève, le co-pilote, l’instructeur ?

Tous les articles nous parlent d’un élève, d’un instructeur, d’un co-pilote, parfois tout à la fois et ça change selon le paragraphe. Il faut démêler le vrai du faux.

Premièrement, le terme « d’élève co-pilote » est un non-sens. Un co-pilote est un pilote qualifié qui seconde le commandant de bord. Ce n’était pas du tout le cas, et ce n’était pas un élève-pilote non plus ! Comme l’a déclaré Didier Séveri, trésorier de l’association Aquitaine Hydravions dans une interview, il s’agissait d’un vol purement privé.


Il y avait bien à bord de l’aéronef 2 hommes : Le pilote, âgé de 65 ans, et un passager âgé de 32 ans.

Oui, le pilote est bien instructeur au sein de l’aéroclub Aquitaine Hydravions, mais il n’exerçait pas en sa qualité d’instructeur pendant le vol. Le fait qu’il soit instructeur n’a donc aucun lien avec l’incident de ce jour-là. Il était aux commandes de son avion, avec un passager.

Donc pour que ce soit clair aussi, le passager était passager. Pas copilote, encore moins élève-pilote !

On félicitera tout de même France 3 à l’origine de l’interview de M. Séveri, qui explique parfaitement cette situation, avec pourtant une description de la vidéo qui va à l’inverse de ce qu’il déclare.

capture extrait vidéo
Capture d’un article de France 3

L’appareil en perdition

Maintenant, un extrait récupéré chez France Bleu, que l’on retrouve aussi chez les autres :

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Définition de « perdition » selon Larousse : exposé à périr, à faire naufrage, à être ruiné, anéanti.

Rien ne dit que l’avion était en perdition une fois que le passager a sauté. C’est du délire journalistique. Le pilote a certes posé l’avion en urgence, mais il n’était pas dans une détresse absolue à 2 doigts du crash.

Je tiens à préciser qu’il n’y a pas eu de panne moteur comme ça a été dit, aucunement. L’avion a toujours été sous contrôle, et c’est le passager qui s’est éjecté suite à ses intentions suicidaires.

Voilà ce que déclarait entre autres M. Séveri. Quant à dire que l’homme s’étant jeté était élève et réalisait un vol de formation, on l’a vu avant, ce sont des idioties. Ça fait beaucoup en 2 phrases seulement !

Les conversations à bord du cockpit

Le clou du spectacle est enfin attribué à Cnews, Le Figaro, LCI et bien d’autres sur leur fin d’article. Ils remercieront la sérieuse agence de presse AFP.

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Extrait du site CNEWS

Quant à sud-ouest, ils nous offrent la totale

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Extrait du journal Sud-Ouest

A en croire ces experts en aviation, les enquêteurs devraient exploiter les enregistreurs de vol. Le truc… c’est que les avions légers n’en sont pas du tout équipés. Ni enregistreur de paramètres, ni enregistreur vocal ! Ce travail journalistique, si on peut le qualifier ainsi, est à la fois aberrant et à mourir de rire.

Les avions de ligne sont eux, bel et bien équipés de boîtes noires qui permettent l’enregistrement du son du cockpit (avec le CVR pour Cockpit Voice Recorder), et les paramètres de vol (FDR pour Flight Data Recorder).

Boîtes noires
Exemple de boîtes noires d’un avion de ligne

Ce genre d’équipement ne se retrouve en tout cas pas en aviation légère. Dans le cadre de cette affaire, et dans le cas où le pilote n’ait rien enregistré avec un dispositif portable, les seuls moyens de récupérer quelques données de vol, type altitude, vitesse ou trajectoire, sont les enregistrements radar des services de la navigation aérienne. Son seul témoignage et des communications sur des fréquences radio pourront servir l’enquête.

Finalement, que s’est-il réellement passé ?

En fin d’après-midi le mardi 24 août 2021, un pilote âgé de 65 ans emmène en vol un passager âgé de 32 ans à bord de son avion privé, dans le cadre d’un vol de loisir. Le pilote est bien instructeur dans un aéroclub, mais n’agissait pas en cette qualité durant le vol.

Le vol a lieu dans ce Piper J-3 Immatriculé F-AYAA. Il est basé à l’Aérodrome des Grands Lacs, à Biscarrosse-Parentis. Le Piper Cub est un avion léger biplace, construit entre 1938 et 1947 en plus de 20.000 exemplaires.

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L’avion impliqué dans l’incident du 24 août

Alors que les 2 hommes sont en vol, le pilote témoigne qu’un conflit éclate. Le passager aurait été pris d’une « crise délirante ». Il aurait tenu des propos incohérents, tenté deprendre les commandes, puis manifesté la volonté de se suicider. Malgré les tentatives du pilote de l’apaiser, il aurait menacé de sauter de l’avion en plein vol.

C’est finalement ce qu’il fera, au-dessus de l’océan, à une hauteur d’environ 50 mètres et 300 mètres de la côte. Le pilote se posera ensuite en urgence, non loin sur la plage.

Des recherches seront effectuées jusqu’à la tombée de la nuit afin de retrouver le corps du passager. Ce n’est finalement que le lendemain, le mercredi 25 au matin, que le corps du suicidaire sera retrouvé gisant sur la plage.

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Illustration gendarmerie

La Brigade de Gendarmerie des transports aériens (BGTA) de Biarritz a ouvert une enquête. Aucune donnée de vol ou d’enregistrement vocal ne peut être récupérée sur l’avion, car comme l’immense majorité des avions légers, il n’est équipé d’aucun dispositif d’enregistrement de données.

Un éternel recommencement

Une fois de plus, la presse classique prend plaisir à raconter des inepties. La majorité de leurs articles ne sont que des copier-coller de dépêches d’agences de presse. Aucun travail de recherche ou de corrélation n’est fait, et voilà qu’un sujet pourtant peu compliqué se retrouve totalement déformé.

C’est le cas sur chaque accident d’avion ou presque, et nous avions déjà traité le sujet des articles trompeurs dans un article intitulé La presse et l’aviation ne font pas bon ménage, ou encore La presse et les incidents aériens : Une culture de la peur.

Enfin, bien malheureusement, cette publication ne sera pas la dernière rectification sur un tel sujet.

13 Comments on “Suicide d’un passager d’avion : La presse en plein délire”

  1. Et c est aussi comme cela sur le sujet du Covid du grand n importe quoi ces journalistes
    Je me souviens qu une fois après mettre posé dans un champs en planeur j avais passé une heure à expliquer à un journaliste pourquoi le lendemain on lisait un planeur ce crash dans un champ le pilote est indemne
    F Semblat

  2. C’est malheureusement comme cela sur TOUS les sujets, mais l’on ne s’en rend compte que lorsque cela touche un domaine sur lequel on dispose du minimum de connaissance nécessaire pour démêler le vrai du faux.
    Le rôle de la presse devrait être de nous apporter de la connaissance, ce qu’elle a été, pourtant elle est devenue un ramassis de conneries dont le seul but est de faire de l’audience.

  3. Excellent ! ayant déjà piloté ce type d’avion, j’approuve tout ce que vous dites et effectivement, je me méfie toujours des « journaleux » qui ne connaisse rien !!! 😉

  4. Il est fort probable que le prix d’un CVR (Cockpit Voice Recorder) et d’un DFDR (Digital Flight Data Recorder) soient supérieurs au prix d’un avion (Piper Cub) d’après guerre.

  5. Je ne suis pas surpris pour Sud Ouest je les ai déjà pris en flag de faire la promotion de biodynamie et autres naturopathes alors pour du travail de journalistes….

  6. Oui mais alors non.
    – Pour les photos : les organes de presse n’ont pas toujours dans leurs archives une photo du modèle précis de l’avion dont on parle et qui soit libre de droit. On use alors de ce qu’on a de plus proche, et normalement on légende : photo d’illustration. ça n’a pas vocation à illustrer précisément le modèle de l’avion, la photo elle-même n’est pas informative, mais illustrative.
    – In extremis et en perdition : le pilote souffrait d’un choc psychologique, de plus il semble qu’il y ait eu une avarie à son appareil. L’un ou l’autre ou les deux, il n’est pas déraisonnable de le considérer « en perdition », il ne s’est pas posé sur la plage pour le plaisir. « Concours de circonstances, le dernier occupant du biplace doit en plus faire face à une avarie. Une fuite d’huile laisse une épaisse fumée noire dans le sillage de l’appareil. « Il est confronté aux deux problèmes coup sur coup mais il semble que les deux événements n’aient pas de lien », affirme le procureur. »
    – Les avions de tourisme ne sont pas systématiquement équipés d’appareils destinés à l’enregistrement des données et des conversations radio, mais vous n’avez aucune idée sur le fait que celui-ci l’était ou non. Peut être a t-il été aussi enregistré depuis le sol, au moment où il a lancé son premier appel de détresse « à mots couverts ». Quoi qu’il en soit, les informations viennent du procureur, et personne n’a parlé de boîte noire.
    – La vidéo du responsable de la société d’hydravion ne dit pas que ce n’était pas un vol d’apprentissage, simplement que sa société n’est pas concerné et que ce vol n’a pas été fait sous la responsabilité de la société. Il se dégage du truc, tout simplement.
    Bref, vous avez sans doute des notions d’aviation de tourisme, mais en critique des médias, vous êtes nul.

    1. Non mais alors si en fait:

      « Pour les photos : les organes de presse n’ont pas toujours dans leurs archives une photo du modèle précis de l’avion dont on parle et qui soit libre de droit. On use alors de ce qu’on a de plus proche, et normalement on légende : photo d’illustration. ça n’a pas vocation à illustrer précisément le modèle de l’avion, la photo elle-même n’est pas informative, mais illustrative. »
      N’en mettez simplement pas alors plutôt que de biaiser le lecteur! Si vous pensez que combler de l’espace de façon approximative avec ce qu’il y a de dispo sous la main ce n’est pas un sujet, moi je pense que c’en est un, et c’est même un sacré sujet : Quels effets sur le lecteur quand un titre dénonce « des frappes aériennes en Syrie faisant des victimes civiles parmis des femme et des enfants » en illustrant le tout avec une photo d’un Rafale Français (cocarde apparente) alors que le raid en question à été conduit pas les Russes! … C’est un sujet ou pas?
      Et même si il y a un disclaimer sous la photo (pas toujours le cas) pensez-vois que l’ensemble des lecteurs y pretent systématiquement attention ? Doit t-on faire l’expérience ou pensez-vous pouvoir deviner le résultat ?

      « – In extremis et en perdition : le pilote souffrait d’un choc psychologique, de plus il semble qu’il y ait eu une avarie à son appareil.  »
      Le pilote a sans doute déclaré son choc après le posé. Il est rare qu’un pilote cède à la panique en vol. Tant qu’il est aux commandes il y a un taf à faire. Ce taf et technique et on est entraîné aux situations de crises. Le PTSD guette après le posé.
      Pour ce qui est de l’avari : Il semble ou est-ce vérifié ?
      Le journaliste se doit de relater des faits (évènements factuels) ou de faire des suppositions (plausibles ou non) ?
      Une fuite d’huile, si il y en a eut, en volant au dessus d’une plage en Piper Cub ce n’est pas une situation dramatique mettant en danger de mort imminente l’équipage et le passager. Cela sustifi un « mayday » et un « emergency ». Mais il n’est absolument pas raisonnable dans ces circonstances (à posteriori) de déclarer que l’avion était en « perdition » sauf pour quelqu’un qui n’y connait pas grand chose au sujet, qui ne c’est pas sérieusemenet documenté ou n’a pas étudié le sujet auprès de spécialistes (encore faut-il correctement les choisir, les évènements COVID l’on bien illustré également) et se permet des affirmations basés sur ce que lui s’imagine possible. On est sur de la spéculation, non pas sur de l’information.

      « – Les avions de tourisme ne sont pas systématiquement équipés d’appareils destinés à l’enregistrement des données et des conversations radio, mais vous n’avez aucune idée sur le fait que celui-ci l’était ou non… »
      Un CVR/EV fait le poid d’un passager sinon plus et vaut plus que l’avion en lui-même. Pour fonctioner il a besoin d’informations que l’avion ne peut pas fournir par manque d’éléments d’equipent s avionque qui ne peuvent pas être installé à bord (IRS, Centrale Aero, centrale de cap, … etc …) que ce soit par manque de place, poid ou insuffisance de génération électronique.
      A tout casser, le pilote enregistre l’audio de son casque sur un MP3 et possède un petit Garmin ou iPad/iPhone avec appli type SDVRF qui enregistre un tracé GPS non certifié et qui peuvent éventuellement être utilisé même si non recevable (par manque de certification appropriée aucun de ces info ne peuvent être garantie et ne survivent pas en cas de crash violent ni au feu …). On ne peut en aucun cas parler d’enregistreur de vol.
      Si vous pouvez trouver un CVR/EV certifié tel qu’on en trouve sur les liners commerciaux dans un Piper Cub, je vous offre un mois de mon salaire.
      Parmi les enregistrements provenant du sol, il y a une trace radar possible, mais pour cela il faut que l’avion soit équipé transpondeur, qu’il ne vol pas bas et qu’il soit dans le périmètre de détection qui n’est pas fait pour ce genre d’avion ni ce genre de vol. 50m c’est TRES bas, trop bas pour un radar de circulation aérienne. L’enregitement des convsations radio par une tour ou un SIV n’enregistre QUE les comms radio, pas les comms internes.
      Dans tous les cas, quand ça vient du sol on ne parle pas d’enregistreur de vol et il n’y a pas possibilité de récupérer les conversations à bord. Si le procureur dit des conneries le journaliste doit essayer de le relever, à la limite de ne pas le reprendre ou bien au pire, il cite le procureur en ses termes. Sinon, on parle alors juste d’enquête, point. Et on en dit pas plus.
      Globemenent, quand on ne sait pas, le mieux est encore de ne rien dire. Et c’est précisément ce que l’on reproche aux journalistes d’aujourd’hui. Ceci est un bon exemple, mais il n’est ni isolé ni exclusif.

      « – La vidéo du responsable de la société d’hydravion ne dit pas que ce n’était pas un vol d’apprentissage, simplement que sa société n’est pas concerné et que ce vol n’a pas été fait sous la responsabilité de la société. Il se dégage du truc, tout simplement. »
      Et donc, peut-on en conclure que c’était un élève pilote en instruction ? D’où sort cette « information » qui a été reprise partout?

      Bref, vous avez sans doute une bonne connaissance du milieu journalistique , mais quand il s’agit de le défendre, vous n’êtes pas meilleur que nous.
      J’ajouterai que si votre propos traduit votre conception de ce que doit être le journalisme, j’espère que vous en êtes pas un. Chez Voici ça passe … mais on là on ne parle plus d’un journal ni de journalisme.

      1. (Rédigé sur un écran 2′ 1/2 sans possibilité de relecture … explication des typos, grammaires et autres coquilles. Mais comme vous m’aviez inspiré, je ne désirais pas attendre d’avoir un vrai clavier sous la main)

    2. Croyez vos journaux préférés si ça vous enchante.

      J’ai discuté avec des connaissances secouristes ayant participé aux recherches, mais aussi avec des amis étant membres de l’aéroclub local, qui connaissent le pilote et l’avion.

      L’avantage d’être moi même pilote, mais avant tout grand curieux et passionné d’aviation, c’est que je ne me contente pas d’une interprétation approximative de la première info venue. Je comprends de quoi l’on parle, et ça me permet de relater des faits précis. D’ailleurs, procureur ou pas, je m’en fiche de cet argument puisque lui même ne savait absolument pas ce qu’il racontait…

      Pendant que les grands médias se battent pour être parmi les premiers à faire le buzz pour du clic, je prends le temps d’enquêter à mon propre niveau pour avoir des infos fiables sur ce genre de publication. Voilà une des raisons pour laquelle cet article n’est sorti que 2 jours après l’événement.

      Que vous appréciez ou non ma façon de critiquer les médias je m’en moque. Je sais de quoi je parle, et quand j’aborde un tel sujet, je l’approfondis, je le vérifie. Que ça vous plaise ou non, je ne me gênerai pas pour critiquer encore à l’avenir ceux qui racontent, disons le clairement, de la m***e sur le sujet.

      Pour le reste, le commentaire précédent en réponse a plutôt bien résumé la chose.

  7. Non mais alors si en fait:

    « Pour les photos : les organes de presse n’ont pas toujours dans leurs archives une photo du modèle précis de l’avion dont on parle et qui soit libre de droit. On use alors de ce qu’on a de plus proche, et normalement on légende : photo d’illustration. ça n’a pas vocation à illustrer précisément le modèle de l’avion, la photo elle-même n’est pas informative, mais illustrative. »
    N’en mettez simplement pas alors plutôt que de biaiser le lecteur! Si vous pensez que combler de l’espace de façon approximative avec ce qu’il y a de dispo sous la main ce n’est pas un sujet, moi je pense que c’en est un, et c’est même un sacré sujet : Quels effets sur le lecteur quand un titre dénonce « des frappes aériennes en Syrie faisant des victimes civiles parmis des femme et des enfants » en illustrant le tout avec une photo d’un Rafale Français (cocarde apparente) alors que le raid en question à été conduit pas les Russes! … C’est un sujet ou pas?
    Et même si il y a un disclaimer sous la photo (pas toujours le cas) pensez-vois que l’ensemble des lecteurs y pretent systématiquement attention ? Doit t-on faire l’expérience ou pensez-vous pouvoir deviner le résultat ?

    « – In extremis et en perdition : le pilote souffrait d’un choc psychologique, de plus il semble qu’il y ait eu une avarie à son appareil.  »
    Le pilote a sans doute déclaré son choc après le posé. Il est rare qu’un pilote cède à la panique en vol. Tant qu’il est aux commandes il y a un taf à faire. Ce taf et technique et on est entraîné aux situations de crises. Le PTSD guette après le posé.
    Pour ce qui est de l’avari : Il semble ou est-ce vérifié ?
    Le journaliste se doit de relater des faits (évènements factuels) ou de faire des suppositions (plausibles ou non) ?
    Une fuite d’huile, si il y en a eut, en volant au dessus d’une plage en Piper Cub ce n’est pas une situation dramatique mettant en danger de mort imminente l’équipage et le passager. Cela sustifi un « mayday » et un « emergency ». Mais il n’est absolument pas raisonnable dans ces circonstances (à posteriori) de déclarer que l’avion était en « perdition » sauf pour quelqu’un qui n’y connait pas grand chose au sujet, qui ne c’est pas sérieusemenet documenté ou n’a pas étudié le sujet auprès de spécialistes (encore faut-il correctement les choisir, les évènements COVID l’on bien illustré également) et se permet des affirmations basés sur ce que lui s’imagine possible. On est sur de la spéculation, non pas sur de l’information.

    « – Les avions de tourisme ne sont pas systématiquement équipés d’appareils destinés à l’enregistrement des données et des conversations radio, mais vous n’avez aucune idée sur le fait que celui-ci l’était ou non… »
    Un CVR/EV fait le poid d’un passager sinon plus et vaut plus que l’avion en lui-même. Pour fonctioner il a besoin d’informations que l’avion ne peut pas fournir par manque d’éléments d’equipent s avionque qui ne peuvent pas être installé à bord (IRS, Centrale Aero, centrale de cap, … etc …) que ce soit par manque de place, poid ou insuffisance de génération électronique.
    A tout casser, le pilote enregistre l’audio de son casque sur un MP3 et possède un petit Garmin ou iPad/iPhone avec appli type SDVRF qui enregistre un tracé GPS non certifié et qui peuvent éventuellement être utilisé même si non recevable (par manque de certification appropriée aucun de ces info ne peuvent être garantie et ne survivent pas en cas de crash violent ni au feu …). On ne peut en aucun cas parler d’enregistreur de vol.
    Si vous pouvez trouver un CVR/EV certifié tel qu’on en trouve sur les liners commerciaux dans un Piper Cub, je vous offre un mois de mon salaire.
    Parmi les enregistrements provenant du sol, il y a une trace radar possible, mais pour cela il faut que l’avion soit équipé transpondeur, qu’il ne vol pas bas et qu’il soit dans le périmètre de détection qui n’est pas fait pour ce genre d’avion ni ce genre de vol. 50m c’est TRES bas, trop bas pour un radar de circulation aérienne. L’enregitement des convsations radio par une tour ou un SIV n’enregistre QUE les comms radio, pas les comms internes.
    Dans tous les cas, quand ça vient du sol on ne parle pas d’enregistreur de vol et il n’y a pas possibilité de récupérer les conversations à bord. Si le procureur dit des conneries le journaliste doit essayer de le relever, à la limite de ne pas le reprendre ou bien au pire, il cite le procureur en ses termes. Sinon, on parle alors juste d’enquête, point. Et on en dit pas plus.
    Globemenent, quand on ne sait pas, le mieux est encore de ne rien dire. Et c’est précisément ce que l’on reproche aux journalistes d’aujourd’hui. Ceci est un bon exemple, mais il n’est ni isolé ni exclusif.

    « – La vidéo du responsable de la société d’hydravion ne dit pas que ce n’était pas un vol d’apprentissage, simplement que sa société n’est pas concerné et que ce vol n’a pas été fait sous la responsabilité de la société. Il se dégage du truc, tout simplement. »
    Et donc, peut-on en conclure que c’était un élève pilote en instruction ? D’où sort cette « information » qui a été reprise partout?

    Bref, vous avez sans doute une bonne connaissance du milieu journalistique , mais quand il s’agit de le défendre, vous n’êtes pas meilleur que nous.
    J’ajouterai que si votre propos traduit votre conception de ce que doit être le journalisme, j’espère que vous en êtes pas un. Chez Voici ça passe … mais on là on ne parle plus d’un journal ni de journalisme.

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